Le Centre d’analyse stratégique (CAS) est une institution d’expertise et d’aide à la décision placée auprès du Premier ministre. Une note d’analyse de septembre dernier intitulée « Développer, accompagner et valoriser le bénévolat[1] » rappelle l’importance du tissu associatif pour répondre aux problématiques actuelles, notamment à travers l’utilisation des compétences des volontaires.
La mission du CAS est d’orienter la mise en œuvre des politiques publiques en matière économique, sociale, environnementale ou technologique. Pourquoi s’intéresser au secteur associatif et plus particulièrement aux volontaires ?
D’une part parce que le secteur associatif est un pilier de la cohésion sociale, mais également un acteur majeur de la vitalité des territoires et du développement de l’emploi. Il est perçu comme un acteur de confiance pour l’avenir de la société bien loin devant le secteur privé et les pouvoirs publics[2]. Dans son discours du 12 octobre dernier, lors de la Rencontre nationale DLA[3] 2011, Roselyne Bachelot-Narquin laisse même entendre que les associations se positionnent comme un garant de l’intérêt général.
L’étude du CAS revient notamment sur les caractéristiques du bénévolat en France, sur les raisons de le développer et sur la professionnalisation du secteur associatif. L’auteur de la note d’analyse, Marie-Cécile Naves, tire 5 préconisations de cette étude:
- Encourager le bénévolat par des actions d’information et de sensibilisation plus particulièrement ciblées sur deux publics : les seniors et les jeunes ;
- Définir au niveau européen les conditions pour rendre les engagements bénévoles éligibles à l’obtention de crédits universitaires [4] ;
- Impliquer Pôle emploi dans la valorisation des activités bénévoles afin d’inclure le bénévolat dans les projets personnalisés et de sensibiliser les entreprises aux bénéfices d’une telle expérience pour un demandeur d’emploi ;
- Accompagner les associations dans leur professionnalisation ;
- Valoriser le mécénat de compétences auprès des entreprises.
Quel rapprochement pouvons-nous faire entre ces préconisations et le pro bono ?
Là où le bénévolat renvoie une image de don désintéressé, le pro bono s’appuie sur une relation gagnant-gagnant entre les différents acteurs à travers le partage de compétences. Il met l’accent sur le pourquoi de l’engagement et non sur son cadre juridique (bénévolat, volontariat ou mécénat de compétences). Par ailleurs, informer et sensibiliser sur les avantages du pro bono semblent répondre aux attentes des différentes parties prenantes.
- Les seniors pourront découvrir un nouvel environnement en s’appuyant leur expérience,
- Les étudiants ainsi que les demandeurs d’emploi pourront valoriser leur cursus avec des expériences concrètes, tant attendues par les recruteurs.
- Les associations accueilleront des personnes motivées et dont les compétences ne sont pas facilement accessibles autrement (comptabilité, droit, finance, communication…). Le tout permet à la structure de se renforcer et se professionnaliser en bénéficiant de l’expérience des salariés d’entreprises.
- Les bénéfices du pro bono pour une entreprise ont été étudiés lors d’une étude taproot Foundation-Pro Bono Lab. Les différents indicateurs identifiés ainsi que les études de cas sont autant d’éléments pour convaincre les entreprises à innover dans ce domaine.
La note du CAS permet d’appréhender rapidement les enjeux liés au développement du bénévolat. Bien qu’étant une forme d’engagement parmi tant d’autres, ce dernier a l’avantage de rassembler des acteurs autour de la création de valeur partagée. Reste à trouver les acteurs du changement à même de le développer.
[1] Voir la note 241 « Développer, accompagner et valoriser le bénévolat »
[2] Voir l’Etude CSA « Notoriété de l’ESS et attentes de la jeunesse » – Juin 2011
[3] DLA (Dispositifs Local d’Accompagnement) lien vers l’article DLA
[4] Exemple de reconnaissance du bénévolat au sein d’un cursus scolaire : ESP’R à HEC