Pro bono : pourquoi faire de la compétence un bien public ?

Si l’évolution du bénévolat associatif est étudiée chaque année, l’émergence de nouvelles formes d’engagement citoyen reste peu documentée. C’est le cas du pro bono.
Afin d’offrir une vision complète de l’engagement en France, Pro Bono Lab inaugure le premier laboratoire de recherche international sur le pro bono à travers la création d’un fonds de dotation.

intervenantsLe 27 janvier 2015 à l’Espace Fondation EDF, Pro Bono Lab et la Fondation EDF, premier partenaire du Fonds, ont donc organisé une conférence participative animée par Vincent Edin, afin de fêter la naissance du Fonds de dotation Pro Bono Lab, et les quatre ans de l’association, en se posant la question : pourquoi faire de la compétence un bien public ?

En introduction, Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif, a dressé un rapide panorama d’un secteur qui compte environ 1,3 millions d’entités, « dont 80 % fonctionnent uniquement avec des bénévoles et qui ont besoin du Pro bono pour développer des actions qui ne sont pas au cœur de leur projet, pour lesquelles elles ont besoin de compétences externes. »

La compétence, telle est la richesse humaine, inestimable, qui se situe au cœur de la logique du pro bono. Utiliser cette richesse, c’est toute la problématique des fondations qui cherchent à savoir « comment aider autrement qu’en soutenant financièrement », comme l’explique Béatrice de Durfort, déléguée générale du Centre français des fonds et fondations.

Cette question du sens du mécénat est aussi au cœur de la réflexion de la Fondation EDF, qui co-organisait la soirée avec Pro Bono Lab. Hugues Renson, délégué général de la Fondation EDF, a ainsi annoncé « la mise en place d’un catalogue des missions » pour inciter les 57 % des salariés qui ne sont pas encore engagés dans des actions de bénévolat à franchir le pas. « La Fondation doit faciliter les rencontres entre salariés et associations. »

Capture d’écran 2015-02-03 à 15.54.49

« Au delà du besoin des associations, il y a un vrai besoin de citoyenneté des salariés, mais aussi des retraités, des étudiants et des demandeurs d’emploi, et de répondre à ce besoin par le don de compétences », selon le sociologue Roger Sue. « Il y a de plus en plus de bénévoles, motivés pour les autres mais aussi pour eux-mêmes, note Cécile Bazin, directrice de l’association Recherches et Solidarités. Ils évoquent le plaisir, la convivialité, le partage et même l’amitié. »

Une tendance qui n’est pas propre à la France, mais qui se développe un peu partout dans le monde, comme l’ont expliqué Markus Hipp et Armin Pialek, délégué général et chef de projet à la Fondation BMW Herbert Quandt, qui ont souligné l’apparition récente de nouvelles structures en Inde notamment, et de celles qui verront bientôt le jour en Australie, au Brésil ou encore en Afrique du Sud.« Pourquoi faire de la compétence un bien commun ? Parce qu’on a tous à y gagner ! », s’enthousiasme Charlotte Debray, déléguée générale de la Fonda. « C’est un jeu gagnant-gagnant », ajoute Roger Sue pour qui, « et c’est une bonne nouvelle, l’associativité pénètre la société, avec un besoin très fort de lier connaissance. »

Autre preuve, s’il en fallait une, la décision du réseau social Linkedin d’ajouter un moteur de recherche permettant aux associations de prendre connaissance des profils acceptant de partager bénévolement leurs compétences, soit un peu plus de 10 millions d’utilisateurs, selon Alison Dorsey, responsable de l’évaluation de l’impact social chez Linkedin.

IMG_0003

Pourquoi faire de la compétence un bien public ? Chaque participant était invité à donner sa réponse, en une phrase, écrite au dos du carton d’invitation puis projetée dans la salle. On retiendra celle de Roger Sue : « La compétence, c’est la réalisation de soi »

pbn

   Antoine Faure, consultant pro bono

One Comment on "Pro bono : pourquoi faire de la compétence un bien public ?"
  1. DAWO 12 février 2015 à 13 h 02 min · Répondre

    Faire de la compétence un bien public…j’aime cette idée et elle rejoint la nôtre…nous souhaitons comme vous le partage des compétences. Les compétences du « savoir-agir », ces compétences qui s’acquièrent dans l’action. Notre objectif : réussir une prise de conscience de chaque bénévole des compétences développées dans le cadre de son expérience associative afin qu’il puisse les utiliser, les valoriser également en dehors de la sphère associative. Des démarches complémentaires avec un objectif commun être un révélateur de potentiel humain. Merci pour votre engagement et le partage des idées.

Leave a Comment