En France ou aux Etats-Unis, les associations jouent un rôle significatif dans la satisfaction de besoins qui relèvent de l’intérêt général. Pour ces organisations d’utilité sociale, trouver des ressources pertinentes pour assurer leurs missions est essentiel : et pour cela, il est crucial d’avoir choisi et défini un modèle économique.
Cependant, les modèles économiques associatifs sont souvent plus complexes que ceux des entreprises : dans ce cas de figure, des clients paient pour des biens ou services, ce qui dégage un chiffre d’affaires. Pour une entreprise commerciale, le client, le bénéficiaire et le financeur sont souvent la même personne. Pour les associations, le financement des biens ou services offerts n’est souvent pas facturé aux bénéficiaires et doit être trouvé ailleurs. L’association a souvent deux clients : le partenaire qui finance le service, et le bénéficiaire qui le reçoit. Un deuxième enjeu est lié à l’environnement dans lequel les associations évoluent : en France, une certaine forme de mise en concurrence s’opère du fait de l’évolution des financements publics, ce qui contraint beaucoup d’associations à remettre en question leurs modèles économiques.
Etablir des typologies des modèles économiques associatifs, des outils précieux pour les associations
Deux acteurs du développement des associations, le cabinet Bridgespan aux Etats-Unis et le Mouvement associatif en France, se sont penchés sur la question des modèles économiques associatifs [1]. Bridgespan insiste sur le choix d’un modèle clairement défini comme gage de rationalité économique. Le Mouvement associatif, s’appuyant sur les travaux de recherche du RAMEAU et d’acteurs de l’accompagnement associatif, souligne qu’il est important de choisir le bon modèle, soit celui qui correspond à son projet associatif, plutôt que de subir un modèle par défaut qui a tendance à redéfinir ce projet et à provoquer une perte de sens. Tous deux ont établi une typologie de modèles, à destination des dirigeants associatifs mais aussi des financeurs. En effet, un modèle économique lisible permet aux bailleurs de fonds d’être plus confiants : ils ont plus de visibilité concernant les projets portés par les associations et savent comment le financement qu’ils ont accordé va être utilisé. Ils bénéficient donc d’une grille d’analyse pour choisir avec quel type d’organisation ils souhaitent collaborer.
Si la typologie du Mouvement associatif donne les grandes tendances et décrit les différents modèles économiques des associations en France, y compris ceux qui apparaissent comme fragiles, l’objectif de la typologie de Bridgespan est légèrement différent. Leur typologie est la liste des 10 modèles de financement adoptés par les organisations qui se sont le plus développées aux Etats-Unis depuis trente ans. Cet objectif laisse penser qu’il peut exister d’autres modèles non-inclus dans cette typologie, parce qu’ils n’étaient pas considérés comme des modèles à succès.
La typologie de Bridgespan : des sources de financement variées
La typologie établie par le groupe Bridgespan compte 10 modèles de « non-profits » aux Etats-Unis. Les modèles diffèrent selon les sources de financements :
Modèles reposant sur des dons individuels |
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Modèle reposant sur le financement de quelques uns |
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Modèles reposant principalement sur des financements publics |
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Un modèle reposant sur un financement d’entreprises |
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Modèles reposant sur des sources de financement variées |
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La typologie du Mouvement associatif : une typologie qui prend comme critère l’autonomie de financement
La typologie du Mouvement associatif quant à elle compte 7 modèles, également classés selon trois logiques de financement :
Un modèle où les membres fournissent la majeure partie des ressources |
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Modèles où les revenus d’activité de l’association couvrent les besoins |
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Modèles où un ou des tiers financeurs, publics ou privés, sont nécessaires |
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Une analyse plus approfondie de ces deux typologies sera proposée dans un prochain article !
[1] Pour retrouver les typologies dans leur intégralité et dans leur version originale :
William Landes Foster, Peter Kim et Barbara Christiansen, « Ten Nonprofit Funding Models », Stanford Social Innovation Review, printemps 2009 (http://www.ssireview.org/articles/entry/ten_nonprofit_funding_models)
Le Mouvement Associatif, Contribution à l’analyse des modèles socio-économiques associatifs – Typologie des modèles de ressources financières, janvier 2014 (avec la FONDA, le Rameau, France Bénévolat, Passerelles et Compétences, France Générosités, France Active, le Réseau National des Maisons d’Associations, l’Adéma et le Comité de la Charte) (http://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/201401_cpca_contributionanalysemodelessocioecoasso.pdf)
Tatiana Heinz, chargée de recherche et des partenariats chez Pro Bono Lab