Dans le cadre du Panorama du pro bono, Pro Bono Lab vous présente cet été les témoignages de personnes engagées, qui font don de leurs compétences pour aider des organisations à finalité sociale ou des individus dans le besoin ! Cette semaine, le second témoignage, celui de Florian Vouette, pilote chez Aviation Sans Frontières, une ONG qui apporte un soutien logistique à plus de 180 associations humanitaires pour l’acheminement de produits de première nécessité et le transport de demandeurs d’asile.
Pouvez-vous me raconter votre engagement pro bono ?
J’utilise mes compétences en pilotage pour venir en aide à des ONG principalement. La plupart du temps, nous les aidons à atteindre des zones difficilement accessible par voie terrestre, transportons le matériel et le personnel nécessaire à leur action. Nous procédons également de temps en temps à des évacuations sanitaires : une des interventions marquantes récentes est l’évacuation d’un enfant qui avait pris une balle dans la tête à l’ouest du Congo.
La plupart du temps, nos missions consistent à véhiculer le personnel des ONG pour accéder plus rapidement et en sécurité à certaines zones. Il s’agit d’un travail logistique que nous effectuons pour des organisations à finalité sociale comme Médecins Sans Frontières ou OXFAM par exemple. Nous avons aussi parfois des contrats avec les Nations Unis, en particulier avec Le Haut Commissariat aux réfugiés et la Banque alimentaire mondiale, pour favoriser le déplacement du personnel. En revanche, nous ne transportons jamais de militaires.
Pourquoi avez-vous choisi de vous engager en pro bono ?
Comme c’est le cas pour beaucoup de jeunes pilotes, il est difficile de trouver du travail. Je connaissais Aviation Sans Frontières par mes parents et c’est ce qui m’a servi de porte d’entrée dans l’humanitaire. Je ne connaissais pas ce secteur et je ne m’y étais jamais intéressé. Les pilotes sont formés dans une optique plutôt commerciale et l’humanitaire n’est donc pas un objectif auquel on pense spontanément.
Au départ, je me suis investi dans l’association pour développer mes compétences de pilotage. Puis, l’envie d’aider les populations dans le besoin et d’être utile a pris le dessus sur une simple amélioration continue de mes performances de pilote. Les missions sont valorisantes et ma vision du monde a changé suite aux différentes expériences que j’ai pu vivre avec Aviation Sans Frontières. La fréquence des missions est aléatoire, mais en moyenne nous sommes souvent un mois en activité suivi d’un mois au repos. Ce rythme nous pousse à nous impliquer pleinement dans l’activité.
Quels sont les résultats de cet engagement pour les bénéficiaires, mais aussi pour vous ?
À la base, cette expérience avait pour but de valoriser mon expérience. Aviation Sans Frontières est un véritable tremplin pour se perfectionner. D’un point de vue personnel, ces missions m’ont permis d’ouvrir les yeux, de favoriser mon développement personnel et de relativiser ce qui se passe chez nous. J’aime mon engagement et j’arrive à gérer les missions avec mon rythme de vie. C’est un engagement prenant qui me permet de me sentir utile et m’a fait découvrir de nombreux pays.
Pour donner un exemple concret et récent de résultats pour les bénéficiaires, Médecins Sans Frontières a fait appel à nous pour amener leurs équipes sur un terrain enclavé à Bambouti en Centrafrique, afin de procéder à une campagne de vaccination. Nous avons tout d’abord été voir comment accéder au lieu, puis nous avons acheminé les équipes aller-retour jusqu’à la destination durant 1 à 2 semaines. L’intérêt pour les membres de l’association est d’être plus rapidement opérationnels que par voie terrestre, par laquelle le trajet peut prendre plusieurs jours, voire semaines. C’est aussi un moyen de voyager en toute sécurité dans une zone où il peut y avoir des conflits. Les populations aidées bénéficient aussi plus rapidement de l’action des associations, l’accès aux soins par exemple.
Qu’est ce qui pourrait faciliter votre engagement pro bono à l’avenir ?
Je suis engagé depuis 3 ans avec Aviation Sans Frontières. Je veux continuer cet engagement et rester en contact avec l’association, mais l’avenir va aussi dépendre de mon environnement professionnel, car je pense que ce type d’engagement pro bono est difficilement conciliable avec une carrière professionnelle.
À très bientôt pour de nouveaux témoignages d’engagement pro bono !
L’équipe de Pro Bono Lab
