Aider le secteur associatif à recevoir des projets pro bono: ateliers HandsOn


le 19 avril 2011 dans Bénéficiaires, International, Pro Bono - No comments

Fin mars, Chicago. HandsOn, le plus grand réseau de bénévoles du pays, rassemble 24 représentants de Centres de Volontariat pour un atelier de 3 jours. Ils viennent de tous les Etats-Unis avec un objectif : développer le pro bono et utiliser les compétences des bénévoles pour soutenir le secteur associatif.

Veronica Parages a organisé l’évènement pour Points of Light Institute avec l’équipe de  HandsOn Suburban Chicago (HOSC), l’ancien Centre de Volontariat du Nord-Ouest Chicago. Depuis deux ans, HOSC développe à l’aide de consultants pro bono un programme nommé SAVE (Strategic Action for Volunteering Engagement),afin d’aider les associations à accueillir les bénévoles. Ce programme se déroule en 3 phases : Ready, Set, and Go. La première phase Ready consiste à évaluer la capacité d’accueil de l’association bénéficiaire et à trouver des opportunités pour des projets pro bono. La seconde phase Set permet de formaliser les projets et de choisir les priorités. La dernière phase Go assure un lancement du projet sur de bonnes bases et prépare le suivi.

Dimanche – Présentation et tour de table. Les organisations affiliées au réseau HandsOn sont à des stades très différents : certaines pratiquent déjà le pro bono, mais d’autres n’arrivent pas à créer des projets ou à trouver les bénévoles qui correspondent. Tous remarquent néanmoins une demande d’implication citoyenne croissante des entreprises à laquelle ils ne peuvent répondre car les projets associatifs s’accordant au pro bono sont encore rares. Le frein principal au développement reste la préparation des bénéficiaires : il faut aider le secteur associatif à accueillir les bénévoles et leurs compétences. C’est justement l’objectif de SAVE. Les affiliés HandsOn, eux-mêmes intermédiaires entre associations et bénévoles, commencent la première phase Ready en analysant leur propre capacité d’accueil.

Lundi matin – Dans les locaux de Little City, une association qui soutient les enfants et adultes atteints d’autisme et d’autres déficiences développementales. 90 minutes, nous assistons à une séance de consulting SAVE en présence de l’équipe des dirigeants et des coordinateurs de projets et de bénévoles. En étudiant avec précision la mission de l’association, ses valeurs, ses atouts et contraintes, ses ressources et son organisation, on peut déterminer les opportunités pour des projets pro bono.


Le Directeur de Little City remercie HandsOn pour le travail de conseil et d’identification des challenges de son organisation « You made that part way too easy… ».

Après-midi – Pour la phase Set nous travaillons en ateliers à définir des projets possibles par rapport à ces opportunités. S’ensuit une deuxième séance de consulting de 90 minutes où l’on évalue avec l’association la viabilité des propositions de projets. Risques, ressources, timing, importance, complexité, intérêt pour les volontaires : différents critères permettent d’éliminer ou de prioriser les projets.

Mardi – La troisième phase Go  permet de bien lancer les projets. Après avoir rassemblé les informations nécessaires, il faut préparer le suivi et former l’équipe de volontaires dont les compétences correspondent au projet. Le suivi doit être effectué par un intermédiaire capable de jouer un rôle d’interprète et de coordinateur entre les parties. C’est la phase la plus longue, ardue mais néanmoins indispensable : aux US, 65% des projets rencontrent à un moment des difficultés qui conduisent à l’échec sans intervention extérieure. C’est un risque pour le secteur associatif comme pour l’entreprise, car le sentiment d’échec ou d’inutilité frustre les volontaires, tandis qu’une expérience suivie et valorisée pousse à prolonger l’engagement.

Bilan – La préparation en amont pose les bases du bon suivi d’un projet, effectué par un intermédiaire spécialisé entre l’association, les volontaires, voire l’entreprise. Les méthodes et objectifs sont définis précisément pour gagner en efficacité et pouvoir mesurer les résultats. Dans ces conditions, le suivi est en mesure d’assurer l’impact social du projet et la satisfaction des parties prenantes. Mieux vaut prévenir que guérir, en étant sûr de la capacité d’accueil d’une association avant de lancer un projet pro bono. En France aussi, la préparation des associations à recevoir des projets est un enjeu clef que nous avions évoqué en rencontrant France Bénévolat et Passerelles et Compétences: les volontaires, les associations et les entreprises doivent développer une compréhension mutuelle. Les critères à remplir sont multiples mais souvent accessibles pour une organisation qui décide de s’engager. Les premiers volontaires peuvent d’ailleurs aider l’association à franchir les étapes pour recevoir plus de projets. On constate enfin qu’un engagement de long terme donne des résultats exceptionnels : l’instauration de liens de confiance et d’habitude dans la pratique pro bono permettent un impact décuplé.

Pour en savoir plus : des articles plus détaillés en anglais sur le blog Handson Network.

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