De plus en plus d’entreprises à travers le monde mettent en place des dispositifs de mobilisation citoyenne de leurs collaborateurs pour répondre à des enjeux de société. L’engagement des professionnels est reconnu pour développer leurs compétences, mais aussi comme un formidable levier pour créer du lien et du sens. De nombreux acteurs se sont spécialisés dans la mise en relation entre les professionnels du monde privé et les organisations à finalité sociale. Ces structures intermédiaires qui jouent le rôle de passerelles entre les deux mondes, proposent divers formats d’engagement et ont leurs propres critères de sélection et d’évaluation. Voici le témoignage de deux organisations qui développent l’engagement des professionnels au service de causes d’intérêt général : Huizeren en Chine, et Endeavour au Canada.
Quelles sont les motivations qui vous poussent à mobiliser des professionnels dans des actions citoyennes ?
Huizeren : Depuis 2012, le gouvernement chinois cherche à développer et promouvoir le secteur social pour répondre aux enjeux sociétaux grandissants du fait de la croissance économique. La société civile a du mal à répondre à ces enjeux et a profondément besoin de se structurer. Pour permettre à ce secteur de se développer, Huizeren mobilise des salariés du secteur privé dans des projets à finalité sociale à travers du consulting gratuit.
Endeavour : Nous estimons que chacun peut partager ses compétences et avoir un impact sur la société à travers l’engagement citoyen. Offrir des opportunités d’engagement qui ont du sens aux professionnels répond à un enjeu du secteur social qui est celui du manque d’accès aux compétences de personnes qualifiées. Notre démarche se veut collaborative et inclusive.
Quels sont vos critères de sélection lorsque vous engagez des volontaires ?
Huizeren : Nous veillons à ce que les professionnels que nous engageons soient des personnes d’expérience, avec un intérêt pour le développement social, et nous demandons des garanties quant à leur engagement auprès des organismes à finalité sociale.
Endeavour : Nous avons établi une liste de critères auxquels doivent répondre les volontaires pour s’engager dans nos projets. En effet, ils doivent être capable de proposer non seulement un savoir faire, mais aussi un savoir être. En plus de la compétence apportée, il est nécessaire de savoir faire preuve d’une capacité d’écoute, qualités essentielles du travail en équipe. Au-delà de ces compétences, nous attendons un enthousiasme fort de la part des volontaires.
Quelles sont les impacts attendus sur les volontaires qui participent ?
Huizeren : A l’issue de la mission, nous avons pour objectif que les volontaires soient sensibilisés au secteur social, qu’ils aient développé des compétences managériales, et également avoir eu l’opportunité de rencontré de nouvelles personnes dans un environnement différent. C’est en sortant du cadre habituel qu’on est amené à expérimenter de nouvelles méthodes de travail.
Endeavour : Nous administrons un questionnaire aux volontaires après chaque mission. D’après les réponses de ce questionnaire, l’engagement des volontaires dans des projets sociaux permettent de donner davantage de sens à leur travail, d’étendre leur réseau professionnel, de développer leurs compétences en leadership, communication ou de travail en équipe.
(source : Les réponses sont traduites de l’anglais et issues de l’enquête « A shared vision for pro bono » menée en janvier 2015 par Pro Bono Lab auprès du réseau Pro Bono Fellows dans 11 pays)
Guillaume Deschamps, chargé de partenariat chez Pro Bono Lab
Cet article a été initialement publié dans Mécènes, le magazine de tous les acteurs du mécénat. Ce trimestriel vous permet d’aborder des sujets de fond, donner des outils pratiques et des exemples inspirants, ouvrir les horizons sur le monde et les multiples partenariats…
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