L’Agence du Don en Nature : du pro bono dans l’ADN !


le 23 juillet 2011 dans Actualités, Bénéficiaires, Pro Bono - No comments

Chaque année en France, plus de 400 millions d’euros de stocks de produits non alimentaires sont détruits. L’objectif de l’Agence du Don en Nature est de les collecter au profit des 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté dans notre pays. Comment le pro bono soutient-il la mission de l’association ? Entretien avec Stéphanie Goujon, Déléguée Générale de l’Agence du Don en Nature.

Avec sa plate-forme logistique de 4000 m2 à Chambly (Oise), gérée par une société d’insertion du groupe SOS, l’Agence du Don en Nature (ADN) collecte les surplus non alimentaires correspondant aux besoins des plus démunis. Les produits sont redistribués à 200 associations partenaires luttant contre l’exclusion en France, via le site internet de l’association qui propose un catalogue de produits à commander en ligne.

Créée en 2008 par Jacques-Etienne de T’Serclaes sur le modèle de l’association américaine Gifts In Kind International, ADN a bénéficié du soutien de partenaires fondateurs (Carrefour,  L’Oréal, le Groupe Seb, le cabinet Leyton et Associés, la Société Générale et le Groupe Galeries Lafayette) et stratégiques (Activa Capital, Fondation Bettencourt Schueller, Fondation Coca Cola, Groupe Seb, HSBC, Neodicio).

Afin d’assurer rigueur et professionnalisme, ADN bénéficie pro bono du support d’institutions reconnues dans les domaines clés du juridique, comptabilité, fiscalité et logistique : cabinet August et Debouzy, Landwell, PricewaterhouseCoopers, AT Kearney… Ces partenariats permettent notamment à ADN de réaliser son objectif pour 2011 : consolider son organisation, se développer à l’échelle nationale et élargir la gamme des produits collectés. Pour Stéphanie Goujon, Déléguée Générale d’ADN, « l’optimisation du transport figure parmi les enjeux clés cette année. Le coût de la livraison reste en effet un frein pour les associations, notamment en région. Ce chantier est mené avec le soutien pro bono du cabinet AT Kearney ».

Depuis deux ans, ADN a ainsi développé des missions de bénévolat et de mécénat de compétences avec ses partenaires.

Le pro bono fait partie de la philosophie de l’association. Après la conclusion d’un partenariat avec une entreprise, on souhaite le prolonger et le pérenniser en impliquant les collaborateurs.

Stéphanie cite l’exemple d’Etam qui, au-delà du partenariat produit, met à disposition des collaborateurs pour dispenser des conseils marketing. Ou de cet appel à candidature pour un trésorier adjoint bénévole qui, transmis à la Fondation HSBC, a généré 18 candidatures et a été un réel succès !

L’argument principal évoqué pour convaincre les entreprises partenaires de l’intérêt du pro bono ? La communication interne. «ADN est un projet apte à mobiliser et fédérer les collaborateurs. Dès lors qu’une société fait un don financier ou de produits, le partenariat devient réellement gagnant/gagnant si les collaborateurs se réapproprient le projet. Le concept d’ADN suscite spontanément l’adhésion. Cette fierté des collaborateurs rend le partenariat vertueux pour toutes les parties prenantes».

Mais le pro bono en est à ses balbutiements précise Stéphanie Goujon. On relève une différence de maturité au sein des entreprises, même si toutes ont envie de faire du pro bono. Si tous nos partenaires sont très réceptifs, la mise en œuvre d’un tel projet dépend de la politique de mécénat menée.

Et, pour inciter les entreprises à mettre en place un programme de pro bono, « rien de tel que le lancement d’un pilote. Définir 2 ou 3 missions qui répondent à la culture et aux axes de mécénat ou de la fondation permet de susciter l’adhésion et de convaincre collaborateurs et direction de l’entreprise».

Alors… Quel avenir pour le pro bono au sein de l’Agence du Don en Nature? «Actuellement nous avons des missions dans les domaines logistique, fiscal, comptabilité, juridique et un conseil au niveau de la direction générale. ADN va consolider et développer ce projet sur un ou deux sujets complémentaires, notamment la communication».

Grâce à un travail collectif, issu de mondes et de personnalités divers, ADN s’est fixé un objectif à fin 2011 : redistribuer pour 10 millions d’euros de produits en ayant contribué à aider 1 million de personnes. Un bel exemple de chaîne de générosité entre entreprises et associations.

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