Sous l’impulsion du Président de la République, le Ministre en charge de la Vie Associative souhaite mettre en place une politique volontariste sur l’engagement associatif des actifs. Le RAMEAU a eu l’honneur de co-piloter une démarche participative interministérielle pour se doter d’un véritable outil d’aide à la décision publique, fondé sur la compréhension des attentes et des contraintes des différentes parties prenantes impliquées : les actifs et les associations, mais aussi les entreprises, les partenaires sociaux et la Puissance publique. Pour y répondre, il convenait de mettre en place une démarche à la hauteur des enjeux : un sondage pour comprendre la position des actifs, un dialogue ouvert et constructif avec les partenaires sociaux, une écoute attentive des acteurs ayant mis en place des approches innovantes et une journée de travail pour débattre sur les défis et les solutions favorisant l’engagement des actifs ; telle a été la feuille de route de notre groupe de travail. Nous avons été frappés par le consensus autour de l’enjeu et la volonté de chacun de contribuer utilement à la réflexion dans une véritable dynamique de co-construction. Cette démarche a donné lieu à un rapport interministériel sur l’engagement associatif des actifs, qui a été remis au Ministre Patrick KANNER, le 6 novembre dernier. Avant d’en donner les suites, rappelons en les points clés : que retenir en synthèse ?
La nécessaire articulation pour chacune des parties prenantes
Il s’agit en effet de trouver un juste équilibre. La complexité du sujet exige de la part de chacun de « faire un pas de côté » pour permettre l’engagement de tous. S’il n’existe aucun levier miracle qu’il suffirait d’actionner, un plan d’actions ambitieux et coordonné impliquant l’ensemble des acteurs permettrait de renforcer significativement la mobilisation et l’impact de l’engagement des actifs autour d’initiatives d’intérêt général portées par les associations. 4 mots peuvent résumer les enjeux :
a. Donner « l’ENVIE » aux actifs de s’engager, tant par la mobilisation de leurs pairs pour les y inciter que par une juste reconnaissance de leur engagement,
b. Aider les associations à AGIR en tenant compte des spécificités des actifs qui ont des motivations et contraintes différentes des autres profils de bénévoles,
c. Inciter les entreprises à se fixer un CAP tant pour contribuer à un meilleur équilibre vie professionnelle / vie privée que pour renforcer leur propre engagement sociétal,
d. Pour la Puissance publique, il s’agit de donner une véritable VISION sur l’importance et la place de cet engagement pour le « vivre ensemble », et plus encore pour « faire société ».
ENVIE, AGIR, CAP et VISION sont des acronymes qui donnent un éclairage sur la responsabilité et l’état d’esprit dans lesquels chacun des acteurs doit se positionner. Pour réussir, il convient en effet d’impulser une véritable dynamique collective où épanouissement personnel et contribution à un projet collectif s’articulent pleinement.
15 propositions complémentaires issues de la réflexion
Aucune proposition ne peut seule relever le défi, mais elles forment un tout cohérent pour permettre un développement significatif de l’engagement associatif des actifs en France. Nous avons cherché à proposer un juste équilibre où chacune des parties prenantes est à la fois contributrice et bénéficiaire du mouvement engagé. Fort d’une écoute attentive des attentes et des contraintes de chacun, nous pensons que ces propositions correspondent à une démarche ambitieuse et réaliste de co-construction du bien commun qui s’inscrit pleinement dans les enjeux de chacun.
Nous avons été particulièrement attentifs, au regard des contraintes actuelles, à faire des propositions qui soient économiquement accessibles et acceptables. Nous sommes particulièrement fiers d’avoir été force de proposition sur l’idée innovante de financement au travers d’un « mécénat socle » dont les caractéristiques permettraient un co-investissement équilibré et favoriseraient l’implication des PME.
Ce rapport a suscité un vif intérêt. Différents acteurs s’en sont saisis afin de proposer des solutions concrètes permettant de répondre aux différents besoins identifiés. Le MEDEF par exemple a repris l’idée de mieux informer les entreprises sur les solutions déjà existantes. Dans le cadre de la promotion du guide « construire ensemble » sur les partenariats entre associations et entreprises, des réunions de dirigeants d’entreprise sont organisées en territoire. C’est l’occasion de souligner l’importance de mobiliser les salariés pour construire ensemble des réponses adaptées aux besoins du territoire. Leur engagement est gage de réussite de ces nouvelles alliances au service du bien commun.
Concernant plus spécifiquement le Pro Bono, des initiatives nouvelles se mettent en place. Côté des cabinets de conseil, dans la continuité de l’engagement sociétal porté par la fédération professionnelle Syntec Conseil en Management depuis 2008, une nouvelle expérimentation collective s’est mise en place début 2015 autour de l’accompagnement des projets d’innovation associative. Déjà une demi-douzaine de cabinets est volontaire pour une mission de mécénat de compétences dédié à l’amorçage ou au changement d’échelle des initiatives novatrices associatives… et ce n’est qu’un début !
La Puissance publique n’est pas en reste. Elle a analysé les différentes pistes pour identifier celles sur lesquelles agir en priorité. Ce dossier est un sujet de préoccupation et d’action au cœur de la politique de soutien à la Vie Associative. Gageons que les fruits de cet outil d’éclairage seront progressivement de plus en plus visibles. Ils contribuent à renforcer la dynamique de co-construction qui favorise l’engagement des actifs. Ce mouvement est indispensable pour donner confiance dans notre capacité collective à relever les défis économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux du XXIème siècle auxquels les associations savent si bien répondre !