Comment professionnaliser les étudiants en design grâce au pro bono ?


le 8 mars 2011 dans Développement de compétences, Génération Y, International, Pro Bono - No comments

Mettre les architectes et les designers au service de l’intérêt général n’a plus de secret aux Etats-Unis. Ces métiers sont parmi les  plus impliqués et, de leur côté, les universités ne sont pas en reste. Au moins une vingtaine de  programmes pro bono est proposée aux étudiants dans tous le pays.

Une installation colorée et vivante  réalisée pro bono permettant d’attacher les vélos dans une école de Floride

 

Les universités ont compris que le pro bono est non seulement une expérience unique mais aussi un moyen de professionnaliser les étudiants en les plongeant directement dans la réalité du travail. Certaines universités incitent les étudiants à faire directement des stages en associations.  D’autres prennent le taureau par les cornes, crée des studios de design pro bono. Le bénévolat de compétences fait alors partie intégrante de la formation. Parmi les nombreux exemples de studios de design intégrés aux écoles, le Mint design studio de la University of Florida fait figure de modèle.

Le studio est un programme inclus dans le parcours académique ; il est extrêmement sélectif tant les demandes d’élèves sont nombreuses. Le pro bono, qui représente 50% des missions réalisées, est pris très au sérieux, absolument pas comme du travail au rabais sous-traité à des étudiants.

Les étudiants sélectionnés pour intégrer le studio travaillent aux côtés de musées ou d’associations sur des projets concrets de design. Ils sont sous contrat et ont une obligation de résultat. Parmi les bénéficiaires du programme, on retrouve de grosses structures, comme le Natural History Museum de New York. Les clients sont toujours des acteurs du monde associatif, culturel ou éducatif. Pour le NH Museum de New York,  4 étudiants ont travaillé sur un projet permettant de visualiser de données sur la diversité culturelle dans le monde. L’équipe était encadrée par un professionnel qui s’est occupé de la postproduction.

Pour les étudiants, le design studio est une chance extraordinaire d’acquérir des compétences. Les anciens membres du studio  exposent leurs projets pro bono sur leurs blogs perso.  Pour eux, avoir travaillé dans des conditions réelles est un coup de pouce non négligeable. Les équipes tournent tous les deux ans.  Ainsi, les nouveaux entrants bénéficient de la réputation et de l’expertise de leurs prédécesseurs pour trouver des clients. Le studio est bien sûr coaché par des professeurs qui s’assurent que tout se passe bien et surtout encadrent les projets. Soumis à une évaluation et aux retours de leurs clients, les étudiants sont poussés à donner le maximum pour leurs projets citoyens.

Le Mint design studio est un des programmes les plus avancés car il fonctionne sur le modèle d’une Junior Entreprise sociale. C’est le signe que le mécénat de compétences dans les universités a de beaux jours devant lui. Le succès du Mint studio et d’autres encore montre que le besoin est réel de la part de associations et que les étudiants sont souvent prêts a effectuer du bénévolat de compétences. Les universités ont tout intérêt à se lancer : elles améliorent la formation  proposée, deviennent des laboratoires d’idées et s’inscrivent dans une logique sociale. 

Alors que les stagiaires réalisent souvent des missions  peu payées et ne valorisant pas leurs compétences, le pro bono apparaît comme une alternative enrichissante et créative pour les étudiants.

Source : blog Mint Design Studio 

 

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