Je suis arrivé hier à Pékin pour y passer un mois, afin d’étudier les progrès du pro bono en Chine et d’échanger avec nos homologues du centre de volontariat de Pékin, nommé Huizeren – littéralement, « pour le peuple ». Dans tout le pays, Huizeren aide plus de 1000 organisations à but social par an à travers différents programmes; et mène environ 30 projets pro bono chaque année. Pendant un mois, je vais observer les pratiques locales, discuter avec les acteurs, apprendre autant que possible et chercher les opportunités d’apporter ma pierre à l’édifice en donnant quelques conseils utiles. Vous pourrez suivre l’aventure sur ce blog, la page facebook ou le compte twitter de Pro Bono Lab !
(et pour ceux qui ont la flemme de lire, un petit diaporama en bas de ce post 😉 )
Une société civile qui s’engage, qui s’organise et qui se développe rapidement
Le premier soir, Sunny et Caroline de l’équipe d’Huizeren m’accueillent à Pékin et m’aident à prendre mes marques avec l’aide de Mulien et Xiaoxing, deux volontaires pro bono. Dès le lendemain nous démarrons au pas de course : je prends le train avec Meng Tian pour rejoindre Robin, directrice de Huizeren, dans la province de Shandong où nous resterons jusqu’à dimanche. Aujourd’hui et demain, nous réalisons un Marathon Pro Bono pour aider En Quan, un incubateur d’entrepreneurs sociaux de la ville de Jinan à établir son plan stratégique à 3 ans. En effet, Huizeren a réalisé son premier Marathon en décembre 2012, en s’inspirant notamment de l’expérience de Pro Bono Lab : nous entretenons des liens depuis que Yoann a rencontré Robin et son équipe à San Francisco en mars 2011 ! A cette époque, le secteur associatif chinois commence tout juste son essor. Depuis, les cadres juridiques, politiques et financiers ont commencé à se développer, mais les relations avec les officiels et les représentants du gouvernement restent incertaines selon les contextes locaux, même si les leaders nationaux semblent favorables à cette auto-organisation de la société civile. Au « Pays du Milieu », les principaux challenges sociaux auxquels le secteur associatif fait face sont l’éducation, la santé, les inégalités économiques, la protection des ressources naturelles et de l’environnement. Notons que le bénévolat associatif reste une nouveauté dans la culture chinoise, cependant il connaît aussi un développement, notamment car les bénévoles ont joué un rôle important dans des grands évènements nationaux comme le tremblement de terre de Wenchuan, ou encore les Jeux Olympiques de Pékin en 2008 – ces deux évènements ont mobilisé 400.000 volontaires à eux seuls et ont permis de faire connaitre le concept. En 2013, la contribution du bénévolat a l’économie chinoise a été estimée à 63 milliards de Yuan.
Des coopérations internationales pour s’inspirer et pour avancer ensemble
Aujourd’hui, nous sommes une trentaine à participer au Marathon : membres et partenaires de l’incubateur En Quan, membres de l’équipe Huizeren, quatre volontaires pro bono dont certains sont professeurs d’universités, et moi-même pour le Lab. Pour Robin, ma présence est l’occasion d’avoir un regard extérieur sur la manière dont ils animent la journée, afin de chercher des pistes d’amélioration : cela tombe bien, à la seule vue du plan de travail pour deux jours, une foule d’idées me vient en tête ! Ajoutons à cela que si tout se passe bien, avec un peu d’optimisme, la méthode Marathon pourra être reprise par En Quan pour aider ses incubés à Jinan. D’ailleurs les pionniers de En Quan seraient ravis de trouver un partenaire en France pour échanger et améliorer leur pratique d’incubateur social, très innovante ici.
Bref, je suis très enthousiaste au début ce mois en Chine ! Lorsque je rentrerai, c’est Ying Ye aka Sunny, directrice de la formation chez Huizeren, qui nous rendra visite à Paris à partir de mi-octobre. Avec Pro Bono Lab, nous sommes très fiers d’avoir été choisis par Huizeren pour ce jumelage entre organisations asiatiques et européennes, qui est possible grâce au soutien financier des fondations Asienhaus et Robert Bosch. Pour nous, c’est l’occasion de démultiplier notre impact en partageant notre savoir-faire acquis sur le terrain en France et aux Etats-Unis, dans l’état d’esprit « open source » que nous souhaitons promouvoir, afin que le partage des compétences de tous permette de résoudre les défis que rencontrent nos sociétés contemporaines, et cela partout dans le monde. Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! En attendant la suite, s’il y a des choses que vous souhaiteriez savoir ou voir préciser, n’hésitez pas à m’écrire où à poster vos commentaires pour partager vos questions, vos conseils et pourquoi pas vos encouragements !
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A project of the Stiftung Asienhaus, supported by the Robert Bosch Stiftung
