Le programme pro bono de l’université de Georgia Tech a été créé en 2008 pour les élèves en MBA et en PhD. Les étudiants engagés peuvent valider des crédits académiques grâce au soutien de l’Institut du Leadership. Le programme porte ainsi la marque de l’école. Lors de notre rencontre au Starbucks de Tech Square, le responsable actuel Rob Monday me confie que le soutien de l’université est nécessaire tant pour approcher les volontaires que les associations. Des équipes de 4 à 7 volontaires réalisent un à deux projets par semestre. Géré essentiellement par les élèves, le programme convient en particulier aux MBA (Master in Business Administration) mais les responsables essaient de croiser les compétences. Pour les professeurs, l’expérience pratique tirée du pro bono est un complément à l’enseignement théorique. Les candidats sont choisis en fonction de plusieurs critères : d’abord la motivation, puis la disponibilité, leurs compétences, et leurs objectifs professionnels. Ils peuvent demander à être leader d’une équipe de volontaires, notamment s’ils souhaitent reprendre le programme l’année suivante. L’intérêt est réel : la bonne réputation du programme et l’expérience produisent un effet très positif face aux recruteurs, notamment dans les cabinets de conseil.
De plus en plus, les étudiants en charge essaient de simplifier et d’adapter le fonctionnement du programme afin qu’il puisse toucher le plus grand nombre : ils peaufinent donc leur formule et définissent des process clairs. Ils assurent un suivi du programme, qui s’allège au fur et à mesure que le projet avance et se réalise. Pour les responsables, la majorité du travail est ainsi faite en amont, notamment lors de la définition du projet et des attentes de l’association – mieux vaut être raisonnable et surprendre de manière positive. Le lancement est crucial : les responsables gardent un contact quasi-journalier avec les leaders d’équipes au départ, puis le suivi s’allège en fonction de l’avancement du projet.
Le Sullivan Center a été une des premières organisations à bénéficier du programme pro bono de Georgia Tech. Cette association créée il y a vingt-cinq ans lutte contre la pauvreté et la précarité à Atlanta. Elle avait besoin d’être accompagnée lors de la mise au point de son plan stratégique pour les cinq années à venir. Le projet fut mené par le créateur du programme Pasha Fedorenko, aujourd’hui devenu consultant. D’après le directeur de l’association Terry Tucker, le projet a permis à Sullivan Center de préparer les changements du paysage associatif, et a aidé l’association à identifier les jeunes en difficulté. L’association Medshare, qui envoie dans le Tiers Monde les outils non-utilisés par les chirurgiens et jetés après une opération a bénéficié de plusieurs projets pour améliorer sa logistique et sa supply chain grâce à une équipe mixte ingénieurs/managers, tandis qu’une autre équipe définissait une politique d’expansion. D’après Rob, ces exemples de réussite reposent sur de nombreux facteurs, dont l’un est décisif : l’engagement réel de l’association dans le projet, et notamment de ses dirigeants.
Pour d’autres articles sur le pro bono dans les universités et grandes écoles (RSU), voir l’article sur ESP’R et celui sur Alter’Actions.