Le processus de professionnalisation des associations prend différentes formes. On en parle souvent sans bien le délimiter. Dans un premier sens, il concerne surtout la structure organisationnelle des associations et leur fonctionnement, et les efforts faits dans un objectif d’optimisation de la gestion des activités et des ressources.
La professionnalisation, pour répondre à quel besoin ?
Après quelques années d’activités ou lors du passage d’une étape importante, de nombreuses associations ont besoin de réviser leur organisation interne pour optimiser leur fonctionnement et pour sécuriser leurs ressources. Leurs actions, basée initialement sur les volontés particulières et les capacités des fondateurs et des premiers membres doivent être revues, et parfois réorientées ou réorganisées. Cette révision nécessite un modèle de prise de décision efficace et des outils organisationnels pertinents.
En 2011, la Conférence Permanente des Coordinations Associatives (CPCA) menait une enquête auprès des associations pour identifier les besoins d’appui des associations. A travers ce sondage, 61% des associations ayant répondu s’estiment freinées dans leur développement, et 56% souhaiteraient être soutenues dans ce sens[1]. Lors de l’appel à candidature lancé par Pro Bono Lab en janvier 2015, près de trente associations de Rhône-Alpes ont répondu pour une demande d’accompagnement.
Mutualisation et réseaux pour améliorer le fonctionnement des associations
Cette volonté de se professionnaliser lors du développement exprime le souhait des structures associatives de maintenir leur indépendance tout en restant en cohérence avec leur vision initiale. Certaines souhaitent orienter leur fonctionnement vers un modèle de gestion efficace d’entreprise dite sociale. Les associations peuvent créer des réseaux de compétences et d’expertise pour mutualiser les techniques et les bonnes pratiques afin de s’entraider dans leur développement. L’enquête de la CPCA sur l’accompagnement montre que de nombreuses associations perçoivent la nécessité de mutualiser moyens et compétences, et que près de 55% des associations affiliées à une fédération la reconnaissent comme l’acteur le plus pertinent dans son accompagnement. En optimisant leur fonctionnement et en développant leur mutualisation, les associations pérennisent leur fonctionnement et permettent l’amélioration de leurs réponses aux besoins sociaux.
Les associations professionnalisent leur organisation et leurs techniques de gestion, en s’inspirant parfois des stratégies d’entreprises, tout en gardant les valeurs de non-lucrativité, de démocratie et de partage. Elles multiplient les réseaux d’entraide pour mutualiser projets, compétences et moyens. La professionnalisation de la structure associative par sa mise en réseau ou par la formalisation de ses pratiques n’est cependant pas suffisante pour assurer son développement : les acteurs bénévoles et permanents qui font vivre les associations sont eux aussi amenés à se professionnaliser pour soutenir l’évolution du secteur. Ceci fera l’objet d’un prochain article !
[1] Renforcer l’accompagnement des associations : un enjeu pour l’avenir !, CPCA, juin 2011
Domitille Chauvin Droz, chargée d’accompagnement Rhône-Alpes chez Pro Bono Lab
