Motivations de l’engagement associatif étudiant


le 18 février 2011 dans Bénévolat de compétences, Génération Y, Pourquoi s'engager - No comments

L’importance de la vie associative est reconnue dans les Grandes Ecoles françaises : elle fait en quelque sorte partie intégrante de la formation. Les leçons au niveau individuel qu’on peut tirer d’une implication étudiante sont multiples et complexes, d’autant plus qu’on distingue des solutions très hétérogènes mises en place par les administrations des établissements qui encadrent à leur manière le milieu associatif des campus.

Il se pose cependant une question essentielle : quelle valeur a la prise de responsabilité au sein d’une association de grande école ? Quels retours espérés peuvent pousser un étudiant à s’engager en dehors de son adhésion au projet particulier de telle association ou de telle autre ? L’encadrement qui est fourni par l’administration des écoles de la vie associative est en général dirigé par trois principales motivations pour l’école, qui ne recoupent pas forcément celles de l’élève.

L’expérience associative est considérée en premier lieu comme un possible apprentissage du management et de la prise de responsabilité par les élèves. Cette expérience a une valeur reconnue par toutes les parties - l’élève rêve de lignes sur un CV que l’école lui souhaite - elle est une valeur fondamentale qui ressort de l’engagement associatif en école. Sans la nier ou la réduire, on peut cependant la questionner : il y a un écart flagrant entre le management au sein d’une association, particulièrement étudiante, et celui d’une entreprise.

L’association étudiante est d’abord un laboratoire : l’école permet à l’élève de faire des essais, mais limite ceux-ci afin de réduire les risques qui peuvent y être liés. Cela est dû au deuxième enjeu de la vie associative pour l’école : l’image et la communication . Les associations étudiantes engagent l’image de l’école, mais cet engagement est souvent inconscient ou mal accepté par les élèves. Il remet en question notamment leur indépendance et le sentiment de possession et de pouvoir qu’ils ont sur une association dont, lorsque les choses vont mal, ils seront toujours civilement responsables, alors que l’école pourra s’en dédouaner. La réduction du risque permise par l’encadrement administratif induit aussi une répartition du risque inégale, qui limite de fait le champ de l’expérience à cause des enjeux d’image. Cette influence plus ou moins forte d’une politique de l’école dans la vie associative étudiante est une contrainte dont il faut cependant mesurer aussi la valeur : au sein de toute entreprise, l’initiative personnelle peut se heurter aux mêmes enjeux de communication. Il faut simplement que le Président d’association étudiante ne se berce pas d’illusions et sache pour qui il travaille aussi sans parfois s’en rendre compte, et qu’il définisse alors sa position.

L’autre écart entre ce qui est appris et ce qui servira est plus grand encore et sépare le management associatif du management d’entreprise. Il sera le sujet d’autres articles, mais on peut déjà en distinguer quelques caractéristiques qui permettent de comprendre le troisième enjeu des associations étudiantes. Les rapports au sein d’une association, qui plus est étudiante, ne sont pas hiérarchisés de la même manière qu’au sein d’une entreprise, voire ne le sont pas du tout. Les liens que tisse un responsable associatif étudiant avec ses camarades au sein d’une même association sont d’une teneur très différente de celle de ses futurs liens professionels. Ils sont pourtant une motivation clef à l’engagement, partagée cette fois par l’école et par l’élève. En effet, les associations ont un rôle non négligeable de cohésion interne entre les élèves d’une école et de solidification d’un réseau individuel et global. Plus avant, comme dans une bonne partie des associations hors école, le bénévole qui s’engage effectue, parfois à son insu, un choix portant une dimension au moins sociale voire politique : en choisissant son association, il se situe.

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