Le temps, denrée rare et précieuse pour le volontaire


le 30 octobre 2011 dans Bénévolat de compétences, Comment s'engager, Volontaires - No comments

55% des français estiment ne pas avoir le temps de s’engager. 1

En France, le temps libre tend à augmenter.  

Le temps libre représente ce qu’il reste après le sommeil, le travail, les études et les activités d’entretien du foyer. La réduction séculaire du temps de travail, avec la mise en place des congés payés, des RTT, des 35 heures, laissait présager une augmentation de ce temps libre. Toutefois de grandes disparités persistent encore. En effet, les salariés disposent de quarante-cinq minutes de  temps libre en moins par jour que la moyenne des Français. Malgré l’évolution des mentalités, les femmes demeurent défavorisées, principalement à cause de l’inégalité du  partage des tâches ménagères. Néanmoins, ce sont l’appartenance à une catégorie sociale et le niveau d’instruction qui demeurent les plus grands critères de disparité. On constate donc que les catégories socio-professionnelles les plus aisées sont celles qui ont le plus d’activité de loisirs.

L’engagement bénévole, un loisir ?

Le bénévolat a pendant longtemps été perçu comme un simple « loisir ». Cependant, aujourd’hui il existe en France une tendance à la valorisation de l’engagement bénévole, qui ne serait donc plus uniquement un loisir, mais une activité formatrice, mobilisant de réelles compétences. C’est ce message que souhaite faire passer France Bénévolat en mettant en place le « Passeport Bénévole ». Le partage de compétences est une notion clef de la nouvelle vision du bénévolat. Elle doit pourtant s’adapter au manque de temps inhérent à notre société, qui vit et bat au rythme de la mondialisation, des nouvelles technologies et de la recherche effrénée de l’optimisation du temps. De plus, tout comme les activités de loisir,  « il existe une corrélation entre le niveau de formation et le taux d’engagement »1. Selon l’enquête de l’Insee « vie associative et bénévolat en 2002« , 57% des personnes ayant un niveau d’étude supérieur sont engagées dans une association, contre 28% pour celles qui n’ont pas de diplôme. Parallèlement, ce sont également les personnes très diplômées qui ont le moins de temps à consacrer au bénévolat. Il s’agit donc de leur apporter des solutions adaptées à ce nouveau mode de vie.

Le pro bono : concilier son engagement pour le bien public avec sa vie de tous les jours

Face à cette diminution du temps libre des français, le secteur associatif a du aménager son fonctionnement, en proposant des missions calquées sur un tout autre modèle.

  • Des solutions flexibles

La flexibilité permet de réduire les réticences à l’engagement du volontaire. Les associations offrent aujourd’hui des missions de plus en plus courtes et laissent la possibilité au volontaire de choisir la durée pour laquelle il souhaite s’engager. Par exemple, Pro Bono Lab a choisi de proposer des missions limitées dans le temps, mais qui nécessitent un véritable engagement personnel. Le consulting pro bono permet à une équipe de cinq volontaires experts, formée et animée par Pro Bono Lab, de réaliser une mission de conseil de 3 mois pour une association d’intérêt général.  A raison de 4 heures par semaine, le volontaire partage ses compétences avec la structure.  La durée choisie permet de limiter l’engagement tout en ayant un véritable suivi du projet associatif. Le Marathon quant à lui se déroule sur une unique journée. Il s’agit d’un engagement ponctuel, qui a néanmoins un impact  positif pour l’association. Le concept est de réaliser une mission pour une association d’intérêt général en un temps très limité. Ces missions courtes permettent au volontaire d’avoir un avant-goût de l’engagement pro bono et d’être utile à une association, pour un temps investi minimum.

  • L’intégration des nouvelles technologies

Selon l’enquête « le Bénévolat à distance » réalisée par France Bénévolat, 31% des personnes interrogées pensent que l’on peut être utile à distance (par internet ou par téléphone). Les nouvelles technologies de l’information et de la communication gagnent divers secteurs d’activités de notre société (le commerce, l’éducation, l’information, la littérature….). Ces technologies modifient non seulement notre rapport au temps et à l’espace mais nous apportent aussi de nouvelles opportunités de communication et d’échange.  Pourquoi le secteur associatif  en serait-il tenu à l’écart ? Le défi est de s’adapter à l’évolution des modes de fonctionnement des hommes, tout en conservant le côté « humain » des associations. Grâce à l’utilisation des réseaux sociaux, Makesense met en relation des entrepreneurs sociaux et des volontaires en un temps record. Ces outils accélèrent le processus de rencontre, tout en limitant les coûts. Mais il s’agit surtout d’un moyen de rendre le bénévolat plus attractif et d’attirer une population jeune, et souvent très occupée.

Les nouvelles technologies ont donc un véritable rôle à jouer au sein des associations, d’autant plus que leur potentiel est encore largement inexploité. De ce fait, un seul mot d’ordre : volontaires, à vos claviers !

1: Enquête France Bénévolat–IFOP–Crédit Mutuel ; Septembre 2010

 

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