L’implication citoyenne des entreprises : meilleures pratiques aux Etats-Unis en 2012 – Partie 2

Cet article est la suite (et la fin) de l’article L’implication citoyenne des entreprises : meilleures pratiques aux Etats-Unis en 2012 – Partie 1

Un accompagnement du salarié vers le volontariat : du congé sabbatique au micro-volontariat

1. La Journée Solidaire 

Le rapport cite quelques projets mobilisant un grand nombre de salariés sur une période allant d’un jour à  plus d’une semaine. Par exemple, au cours de leur Semaine de Service, les employés de Cbeyond ont préparé plus de 10 000 repas et effectué plus de 3000 heures de volontariat au bénéfice de la communauté locale. Ce type d’événement, étendu dans certains cas à l’ensemble des entreprises d’un groupe, permet ainsi d’impliquer ses ressources de façon ponctuelle et de s’assurer un impact social fort et facilement mesurable.

2. Le congé sabbatique

Certaines entreprises vont plus loin et ont mis en place un système élaboré de service sabbatique. Les employés qui le souhaitent ont la possibilité de prendre congé de leur poste afin de prendre part à un projet à fort impact social aux côtés d’une organisation à but non-lucratif. Le tout en conservant, bien évidemment, le bénéfice de leur salaire et avantages sociaux. Le Wells Fargo Volunteer Leave Program permet par exemple aux employés sélectionnés de prendre jusqu’à 4 mois sabbatiques afin de mettre leurs compétences professionnelles et personnelles au service de l’intérêt général.

Plus qu’un simple soutien aux communautés et organisations locales, certaines entreprises tâchent par ce biais d’apporter leur soutien à des causes à l’international, par l’envoi de salariés sur place. Afin de permettre aux habitants de la région d’accéder plus facilement aux services de santé et d’éducation, l’entreprise de construction Flatiron a envoyé de nombreuses équipes au Guatemala, au Honduras, au Salvador et au Nicaragua. En y construisant des ponts au-dessus de rivières infranchissables, les employés ont acquis de nombreuses compétences qui serviront par la suite leur entreprise.

Pour pouvoir envisager sereinement la mise en place de projets d’une telle envergure et optimiser leurs chances de succès, de nombreux programmes se reposent sur un réseau d’organisations tiers spécialistes dans leur domaine. C’est ainsi que Flatiron apporte son soutien à l’organisation Bridges to Prosperity, par exemple en la soutenant financièrement ou en encourageant ses ingénieurs à tutorer un étudiant de l’École des Mines du Colorado.

3. Le don financier comme complément à l’engagement des collaborateurs

Il existe bien d’autres manières pour une entreprise de soutenir une ou plusieurs organisations. Afin de ne pas imposer une cause à ses salariés, Honda Manufacturing Alabama accorde un don de 200$ aux organisations à but non-lucratif au sein desquelles ses employés ou leur concubin exercent au moins 40 heures de volontariat annuels. Le rapport rappelle en effet l’importance de respecter les sensibilités de chacun, il ne sert à rien de vouloir mobiliser un grand nombre de salariés sur une cause qui n’a de réelle importance pour aucun d’entre eux. D’où l’approche qui est celle de Cbeyond dans l’élaboration de ses programmes d’implication citoyenne « passion-led, employee-driven ».

4. Le micro-volontariat

De plus, il convient de souligner les perspectives intéressantes ouvertes par le rapport quant à l’utilisation des nouvelles technologies dans l’élaboration de programmes d’implication citoyenne intégrés directement au lieu de travail.  Ce « micro-volontariat », ne réclamant que de cinq minutes à deux heures du temps du salarié, lui permet d’apporter très ponctuellement son aide à des organisations situées, pourquoi pas, à des milliers de kilomètres. Par internet ce sont de véritables expertises en communication, marketing, comptabilité, médias sociaux, etc. qui peuvent être prodiguées et ce sur une période conséquente. De la même manière les entreprises peuvent favoriser le bien-être et la motivation des employés soit en permettant à leurs enfants de se rendre occasionnellement ou régulièrement sur leur lieu de travail, soit en laissant ces derniers prendre part aux programmes de volontariat.

Quand les entreprises montrent l’exemple à leurs salariés

C’est là une autre pratique mise à l’honneur dans le rapport : l’entreprise modifie ses processus mêmes pour augmenter son impact social (ou réduire ses externalités négatives). Par exemple, Kraft Foods a transformé l’équivalent de 740m² de ces espaces verts en potagers, assurant ainsi la distribution de plus de 2,7 tonnes de fruits et légumes à des organismes locaux. Car au delà de la mise à disposition de ses moyens, qu’ils soient humains, financiers ou technologiques, une entreprise devrait chercher autant que possible à rationaliser son activité et à considérer son propre impact social.

Le programme d’implication citoyenne du casino Caesars Entertainment prévoit ainsi la collecte des savons usagers qui sont par la suite stérilisés, recyclés et redistribués mondialement aux familles les plus démunies dans un souci de lutte contre les maladies. De prime abord ce procédé n’apporte pas de valeur à l’activité de l’entreprise, mais son impact social est considérablement positif.

A travers l’excellence et la diversité de ces programmes d’implication citoyenne au pays de l’oncle Sam, le rapport « Trends of Excellence » offre une vision de ce que seront peut être, demain, la place et le rôle des entreprises au cœur de nos sociétés. En étendant chaque jour un peu plus la liste des bénéficiaires et partenaires potentiels de leurs programmes – les amis de leurs salariés, leurs clients mais aussi leurs différents partenaires – les entreprises ouvrent la voie à des pratiques prometteuses.

Pour aller plus loin : Reconnaître l’engagement pro bono des salariés : exemples pratiques

Découvrez les programmes d’implication citoyenne des entreprises suivantes : Bouygues TelecomDiscovery CommunicationsIBM et UPS

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