10 astuces pour créer un programme pro bono pour les jeunes talents


le 26 mai 2011 dans Comment ça marche ?, Entreprises, Génération Y, Mécénat de compétences - No comments

Les jeunes français de la Génération Y (nés entre 1979 et 1995) sont de plus en plus conscients des engagements sociétaux des entreprises et de plus en plus exigeants vis-à-vis des opportunités de bénévolat et de mécénat de compétences que leur employeur leur propose (lire Le mécénat de compétences au coeur des attentes de la Génération Y). Si les entreprises veulent rester dans la course, elles devront se doter d’un programme innovant, reflétant les valeurs de l’entreprise. Voici quelques astuces qui pourraient permettre de fidéliser les jeunes recrues, mais aussi de conquérir de nouveaux talents.

1 – Sélectionnez et impliquez des jeunes recrues dans la conception et la mise en place d’un programme pro bono. Menez des focus groups et des sondages auprès des salariés, des apprentis et des stagiaires. Certains volontaires motivés pourront vous aider à analyser les attentes des jeunes collaborateurs et à monter des pilotes. Ils deviendront des ambassadeurs du programme et soutiendront son développement.

2 – Communiquez habilement auprès des jeunes sur les opportunités de bénévolat et de mécénat de compétences au sein de l’entreprise, notamment lors des entretiens, forums emploi, stages ou formations. Aux Etats-Unis, Deloitte convie ses jeunes recrues des « summer camps » à une journée pendant laquelle les jeunes s’impliquent dans des projets pro bono aux côtés de consultants. Chez Amway, à l’issue de ce type de journée, 90% des stagiaires participants se disent intéressés pour travailler dans l’entreprise contre 37% des non-participants. [1]

3 – Ne bluffez pas, on ne vous croira pas! Inutile d’embellir vos engagements ou de promouvoir un programme qui ne correspond pas à vos valeurs – Vous risqueriez d’être dénoncé pour « social washing ». Un jeune préfère que son entreprise cherche à relever le défi de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) avec sincérité plutôt que d’écouter un dirigeant tenir de beaux discours. La génération Y respecte davantage le brio que la hiérarchie, ils demanderont « pourquoi » !

4 – Valorisez les acquis de l’expérience bénévole des candidats lors des procédures de recrutement. Ces expériences étudiantes leur tiennent à coeur et ont pour eux une influence de plus en plus déterminante sur leurs valeurs et sur leurs premières expériences professionnelles, comme c’est le cas des étudiants d’Alter’Actions à HEC, par exemple. Soutenu par France Bénévolat et en partenariat avec Pôle Emploi, le Passeport Bénévole est un concept à faire entrer dans l’entreprise.

5 – Proposez des formations adaptées en amont pour préparer les volontaires. Gardez en tête que la formation est la première attente des bénévoles de 18 à 25 ans pour bien vivre leur engagement. Parallèlement, le sentiment d’impuissance face à certaines situations est leur première source de déception.[2] Donnez-leur donc toutes les cartes en mains pour qu’ils puissent mener leur projet avec succès !

6 – Utilisez leurs compétences professionnelles et personnelles lors des projets pro bono. Les jeunes souhaitent à la fois gagner en expérience et avoir un impact fort sur l’association et ses bénéficiaires ; 80% pensent que leurs compétences professionnelles et personnelles ont de la valeur pour une association. 

7 – Donnez-leur des responsabilités plus importantes au sein des projets. Testez leur capacité à animer une équipe bénévole pour réaliser une action citoyenne. Ils n’attendent que de faire leurs preuves ! Gap est une entreprise très jeune (moyenne d’âge autour de la trentaine). Aux USA, l’entreprise compte plus de 2000 Community Leaders qui réalisent des projets citoyens sponsorisés par l’enterprise en impliquant leurs collègues. J’ai eu l’occasion d’interroger un des 100 jeunes Community Leaders du siège social à San Franicsco : c’est un modèle qui marche !

8 – Créez du lien en faisant travailler les jeunes en équipe et en relation étroite avec le bénéficiaire. Le travail en équipe est la deuxième attente personnelle du jeune bénévole français après la formation.[2]

9 – Utilisez internet et les nouvelles technologies pour réaliser les projets. Un jeune est capable de gagner énormément de temps grâce au web (notamment pour communiquer), et vous générerez une frustration si vous n’êtes pas en ligne ! Des entreprises californiennes que nous avons rencontrées, comme Sparked ou RippleQ , proposent des solutions technologiques pour faciliter l’engagement des salariés. Ces plateformes connaissent un vif succès auprès d’entreprise tels que Google, Deloitte, Kraft Foods, Cargill et de nombreuses PME. 

10 – Faites le bilan et remerciez-les ! Mesurez et valorisez la montée en compétences professionnelles, notamment managériales, à l’issue des projets. Evaluez et soutenez l’impact social car ils cherchent avant tout à se rendre utiles. Le principe des « dollars for doers » est très répandu aux USA. L’entreprise verse à chaque association soutenue par les salariés un don d’un montant proportionnel aux nombres d’heures données bénévolement.

Pour mieux comprendre les attentes des jeunes vis-à-vis du mécénat de compétences, c’est ici !

[1] Impact Measurement Presentation, réalisée par le Boston College Center for Corporate Citizenship lors du VolunteerMatch Summit, Mai 2011
[2] La France Bénévole 2010 réalisée par France Bénévolat et Recherches et Solidarités. 

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